Pennendreff Caroline Piloquet-Verne Cause Dcs

Pennendreff Caroline Piloquet-Verne Cause Décès – Avant mon départ, son neveu Yann m’a dit au téléphone : « Je veux que tu puisses aller rendre visite à Olivier en Polynésie. Toi et ta compagne êtes « les derniers tigres blancs aux talents inimaginables, des natures bretonnes granitiques, libres et déterminées ». des hommes qui pourraient bien être les vrais pourvoyeurs de joie pour ceux qui savent l’accepter.”

Comme les présidents américains avant lui, Olivier de Kersauson est désormais commémoré par une sculpture rupestre honorant son corps en défense. Maintenant, il a élu domicile dans le paradis des cygnes blancs, précairement perché au bord de la barrière de corail, à l’abri des regards indiscrets des humains et protégé par le lagon bleu.

C’est sur l’île de Moorea, à quelques kilomètres de Tahiti, qu’il a enterré l’ancre (notez que le mot français pour “enterrer” est “mouiller”, et non “jeter”, rappelant “Le miroir de la mer” de Joseph Conrad ; on ne se contente pas de jeter une ancre comme autant de déchets). Et c’est là que je l’ai rencontrée : chez une très cultivée haut-commissaire de la République, où le ciel et la mer étaient aussi bleus que ses yeux.

Et comme Olivier de Kersauson est un fin lettré, il m’a gracieusement permis de relire quelques passages de son dernier livre, Ocean’s Songs, une ode à la mer écrite par Isidore Ducasse, plus connu sous son pseudonyme, Lautréamont, et publié il y a exactement cent quarante ans. Qu’a dit cet homme de 23 ans qui allait devenir l’affiche du mouvement surréaliste.

“Crystal Ocean, tu es un immense bleu fait sur le corps de la Terre; tes vagues sont comme les marques bleues que l’on voit sur le dos écrasé des schtroumpfs. “Je te salue, vieil océan!”

En fait, la capacité des marins à décrire avec précision un élément liquide est inhabituelle. Beaucoup d’entre eux ne peuvent même pas harceler. Kersauson, lui, parle des océans comme d’autres parlent des femmes rebelles. Vous pourriez le qualifier de misogyne, et dans de nombreux cas, ce serait exact.

Et chaque fois qu’il brosse le portrait d’une mer, c’est soit avec peur, soit avec enthousiasme. Commençons par sa mer la plus familière, la mer d’Irlande, car c’est là qu’il met le pied pour la première fois après avoir quitté les falaises de Brest.

L’Iroise est une créature marine à l’esprit sanglant qui aime poser ses nappes comme des plantes. Vous ne pouvez pas retourner dans la mer des Iroquois par réfraction. En plus de cela, ses cheveux sont souvent négligés.

Un peu plus au nord se trouve la mer d’Irlande, qui est décrite comme “une mer courte et agitée avec un noyau surélevé et un bon dégagement d’oreille”. Son regard est inébranlable, mais vous pouvez voir d’après le vert foncé de ses yeux qu’il sait que les choses pourraient rapidement dégénérer.

Suit ensuite l’océan Atlantique : « L’Atlantique Nord est un océan dans lequel tous les marins de grande taille ont appris à lire ; cela ne les empêche pas de buter sur les mots car il faut parfois des lunettes de linotypiste pour reconnaître ses nombreux caractères. Au point qu’on peut récolter de très grosses fessées et revenir ensuite au piquet.

Les monstres de l’Inde et du Pacifique sont arrivés. D’abord, le proverbe français “C’est l’océan des huis clos maritimes et l’Indien s’en sort en agitant sous mon nez ses innombrables non-lieux”. Sa force peut être mesurée par la facilité avec laquelle des témoins faibles peuvent être persuadés. Il serait trop long d’énumérer ici toutes ses mauvaises actions. Le natif a toujours prié pour les marins.

Pennendreff Caroline Piloquet-Verne Cause Décès

Enfin, Olivier de Kersauson nous explique pourquoi il a choisi l’océan Pacifique comme lieu d’apposition temporaire des amarres : « Il n’est pas foncièrement méchant, pourtant il est touchant avec son gros ventre de bouddha. Sa taille est si monumentale qu’on le reconnaît facilement de loin.

Comme le disait Bernardin de Saint-Pierre à propos des vaches laitières, il est béat, “plein de mamelles superflues.” Pour cette raison, je passe maintenant une bonne partie de chaque année à Tahiti. Je vais aller chercher cette île polynésienne privée.

L’Amiral n’est pas le seul à être victime des doux charmes des Polynésiens. D’autres avant lui, dont Gauguin, Jacques Brel, Alain Gerbault et Paul-Emile Victor, y avaient succombé et y avaient été enterrés ou brûlés sur le bûcher.

Et c’est un Kersauson inattendu qui évoque pour la première fois la mort. C’est peut-être parce qu’il y a une trentaine d’années, alors qu’il tentait de battre le record transatlantique de vitesse à bord de son “Kriter IV”, il l’a bien regardé et s’est inspiré de le faire sien.

Au cinquième jour, il avait vingt-quatre heures d’avance sur la goélette de Charlie Barr de 1905 (qui avait à son bord cinquante membres d’équipage). Même Kersauson n’en avait que quatre. Le vent hurlait à 45 nœuds, puis 50, 60 et enfin 65 (120 km/h !). Un signal de détresse. L’expédition suédoise est en route.

Le trimaran vacille, le gréement du canot casse et le bateau est submergé par les vagues. “Pour moi, c’était une vraie déprime. C’est comme perdre ses rêves si son bateau coule. Un bateau n’est rien de plus qu’un futur moi potentiel. Pour une personne, se noyer, c’est mettre fin à son propre potentiel.

J’y pense encore constamment à ce moment présent. Je ne pourrai jamais me débarrasser du sentiment dans mon cœur que j’ai perdu le bateau. Mais nous serions morts sans cette charge.

Dans les derniers chapitres intimes de son livre, Olivier de Kersauson revient d’entre les morts. J’ai finalement accepté le fait que je mourrais seul. Tenir la main de celui qui se dispute avec la mort est un acte d’amour.

Je ne me trompe pas; Je mourrai d’une mort isolée. Je n’arrive pas à me libérer d’être moi-même. Bien que j’aime être seul autant que j’aime naviguer, cela n’implique en aucun cas que je sois complètement insensible à l’amitié.

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